Dans un discours inattendu et chargé de symbolisme ce vendredi 23 mai, Joseph Kabila est sorti de son silence pour livrer une critique acerbe de la gouvernance actuelle en République démocratique du Congo. Face à un auditoire attentif, l’ancien chef de l’État a rompu avec sa réserve habituelle pour dénoncer ce qu’il perçoit comme une dérive politique du régime en place, dirigé par Félix Tshisekedi.
« Le Congo mérite mieux », a affirmé Kabila d’un ton grave, lançant ainsi un message fort à la nation. Il s’est montré particulièrement critique envers la gestion diplomatique de l’actuel gouvernement, qu’il accuse de fragiliser l’image du pays sur la scène internationale. Selon lui, la politique extérieure de Kinshasa est devenue «une diplomatie de jérémiades et de mendicité».
L’ancien président a également évoqué les pages sombres de l’histoire congolaise pour illustrer la résilience du peuple face aux défis. Il a rappelé l’année 1960 comme un tournant majeur, soulignant que « le peuple congolais est capable aujourd’hui, comme en 1960, de vaincre les démons de la division ». Une référence claire à l’indépendance, utilisée ici comme modèle d’unité et de sursaut collectif.
Poursuivant dans cet élan, Kabila a dressé un parallèle avec les luttes démocratiques des années 1990, insistant sur la capacité du pays à rejeter toute forme d’autoritarisme. Sans citer nommément le pouvoir en place, il a néanmoins fustigé les « tentations du pouvoir absolu » et mis en garde contre toute dérive qui menacerait l’équilibre démocratique.
En évoquant la période post-conflit de 2003, il a plaidé pour un dépassement des clivages internes. « Le Congo est capable de mettre fin à la violence armée qui oppose ses enfants », a-t-il affirmé, appelant chaque citoyen, mais aussi chaque responsable politique, à endosser pleinement ses responsabilités dans la construction de la paix.
Dans un ton plus personnel, Joseph Kabila a également laissé entrevoir un possible retour sur le devant de la scène. « Je m’engage à jouer ma partition », a-t-il lancé, sans toutefois en dévoiler davantage sur la nature exacte de cet engagement. Une formule qui alimente les spéculations sur ses intentions futures dans le paysage politique congolais.
C’est sur une note empreinte d’espoir et de spiritualité que l’ancien président a conclu son allocution. « Que Dieu bénisse la République démocratique du Congo ! Qu’il bénisse, individuellement, chacun de Vous ! », a-t-il proclamé, appelant une nouvelle fois à l’unité, à la résilience et à un sursaut national face aux défis qui secouent encore le pays.
CKK