L’Assemblée nationale a franchi un cap décisif dans la modernisation du secteur de l’électricité en République démocratique du Congo, avec la présentation, jeudi 22 mai 2025, du rapport sur la ratification de l’Ordonnance-loi n°25/025. Le rapport a été introduit par le député national Tobie Kayumbi, en sa qualité de Rapporteur de la Commission des Affaires Techniques, de l’Information, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (ATI-NTIC).
Ce texte législatif, qualifié de « tournant historique » par certains parlementaires, ambitionne de mettre à jour le cadre légal du secteur énergétique afin de répondre aux enjeux actuels d’accessibilité, de durabilité et de transparence.
« Cette réforme modernise notre cadre légal pour un secteur de l’électricité plus inclusif, transparent et adapté aux défis actuels », a déclaré Tobie Kayumbi dans son intervention.
Parmi les innovations majeures introduites par cette ordonnance-loi, figure l’intégration de concepts jusque-là absents du droit congolais, comme les énergies renouvelables, la transition énergétique ou encore l’efficacité énergétique. Des notions qui traduisent la volonté du législateur d’aligner le pays sur les standards internationaux en matière de durabilité.
Le texte prévoit également la création de deux structures clés : un Guichet Unique pour centraliser les démarches administratives dans le domaine de l’électricité, et un Dispatching national, chargé de la coordination et du contrôle du réseau électrique à l’échelle du territoire. Selon Tobie Kayumbi, ces dispositifs visent à «simplifier et mieux contrôler le réseau».
Mais au-delà des réformes structurelles, c’est la dimension sociale du texte qui retient l’attention. Une nouvelle disposition impose désormais aux producteurs d’électricité de desservir les populations locales, une avancée saluée par plusieurs élus.
« L’énergie ne doit plus être un luxe pour les grandes villes. Chaque Congolais, où qu’il soit, a droit à un accès équitable à l’électricité », a martelé Kayumbi.
Cette volonté de garantir un accès universel à l’énergie intervient dans un contexte où une large partie de la population demeure encore privée de courant, en particulier dans les zones rurales. La ratification de cette ordonnance-loi pourrait donc marquer un tournant dans la réduction des inégalités énergétiques.
CKK