C’est une annonce qui fait l’effet d’une décharge électrique dans le paysage énergétique africain. Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a révélé que le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé un financement colossal d’un milliard de dollars américains pour soutenir le développement du projet Inga 3. Un tournant décisif pour la République démocratique du Congo, qui mise sur ce méga-barrage pour transformer son avenir énergétique, industriel et géopolitique.
Un soutien massif pour un projet titanesque
Le projet Inga 3, pierre angulaire du Grand Inga, est appelé à devenir l’une des plus grandes infrastructures hydroélectriques du monde. Grâce à ce financement de la Banque mondiale, la RDC entre dans une nouvelle phase de concrétisation, après des décennies de stagnation, de promesses non tenues et d’obstacles techniques et politiques.
« Ce soutien financier confirme la confiance des institutions internationales en notre potentiel et notre vision de développement durable », a affirmé Patrick Muyaya.
Un enjeu stratégique pour la RDC et le continent
Inga 3 n’est pas seulement une question d’électricité. C’est un enjeu de souveraineté. À terme, le barrage devrait produire plus de 11 000 MW d’électricité, soit assez pour alimenter non seulement l’ensemble du territoire congolais, mais aussi exporter vers l’Afrique du Sud, la Zambie ou encore le Nigeria.
Ce méga-projet pourrait enfin sortir le pays de la dépendance chronique aux groupes électrogènes et du paradoxe d’une RDC riche en eau, mais pauvre en lumière. Aujourd’hui, moins de 20 % de la population congolaise a accès à l’électricité.
Des défis à la hauteur de l’ambition
Malgré cette avancée majeure, le chemin reste semé d’embûches : respect des normes environnementales, gestion des communautés locales, transparence dans l’exécution du projet, et surtout lutte contre la corruption. Des leçons du passé doivent être tirées pour que l’argent du peuple ne s’évapore pas dans les circuits opaques de la mauvaise gouvernance.
La société civile appelle déjà à une gestion rigoureuse et inclusive du projet. Des mécanismes de suivi indépendant sont réclamés pour garantir que chaque dollar investi profite effectivement au développement du pays.
Bref, l’approbation de ce financement marque un tournant historique. Si les promesses sont tenues, Inga 3 pourrait être la locomotive énergétique qui propulse la RDC vers une ère nouvelle : celle d’une puissance régionale capable d’éclairer l’Afrique.
B.A