Les gouverneurs des provinces de la République démocratique du Congo ont exprimé, ce mardi 10 Juin à Kolwezi, leur profonde frustration face au non-respect des engagements pris lors de la précédente Conférence des gouverneurs. À l’ouverture de la 12ᵉ session de ces assises tenues dans la capitale provinciale du Lualaba, le constat est amer : la majorité des recommandations formulées auparavant sont restées lettre morte.
Prenant la parole au nom de ses pairs, le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, a dressé un tableau peu reluisant de la situation provinciale en RDC. « Les gouverneurs des provinces constatent l’inexécution de la grande majorité de recommandations formulées lors de la précédente session de la Conférence des gouverneurs », a-t-il déclaré. Une déclaration qui souligne l’inefficacité des mécanismes de suivi et de mise en œuvre des résolutions prises au plus haut niveau de la gouvernance provinciale.
Parmi les préoccupations majeures, la non-opérationnalisation de la Caisse nationale de péréquation figure en tête de liste. Cet organe, censé réduire les disparités entre provinces et entités territoriales décentralisées, reste inactif, accentuant les inégalités de développement à travers le pays. « La non-opérationnalisation de la Caisse nationale de péréquation, organe pourtant institué pour corriger progressivement les inégalités entre les provinces et entre les entités territoriales décentralisées », a déploré Jacques Kyabula.
Autre point de crispation : l’instabilité politique alimentée par certaines pratiques parlementaires au sein des assemblées provinciales. Les gouverneurs dénoncent l’usage excessif des motions, souvent instrumentalisées pour ébranler les exécutifs provinciaux. « La tendance préoccupante observée dans certaines assemblées provinciales de déstabiliser les exécutifs provinciaux par l’usage abusif des motions ; la création des crises persistantes, préjudiciables à la stabilité institutionnelle », a-t-il poursuivi.
La Conférence a également été l’occasion de mettre en lumière un fléau sanitaire inquiétant : l’augmentation alarmante des cas de VIH/SIDA. Les autorités provinciales jugent cette situation critique et appellent à des mesures urgentes pour en limiter la propagation. « La persistance et l’augmentation alarmante des cas de VIH/SIDA. Les gouverneurs expriment leurs vives inquiétudes face à cette situation sanitaire critique et insistent sur la nécessité d’une prise en charge urgente pour éradiquer cette épidémie », a ajouté le gouverneur.
CKK