Lors de la 12ᵉ session de la Conférence des gouverneurs de province, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a livré un message fort en appelant à une véritable coordination de la communication républicaine jeudi 12 Juin. Devant les 26 gouverneurs réunis au Village de congrès à Kolwezi, le Porte-parole du gouvernement a comparé la communication à un enjeu sécuritaire majeur. « La communication, c’est comme la sécurité », a-t-il affirmé, insistant sur son rôle crucial dans la gestion des crises et la stabilité nationale.
Dans un pays souvent confronté à des situations d’urgence, le ministre a souligné l’importance d’anticiper les messages plutôt que de réagir.
«La communication est bonne lorsqu’on arrive à anticiper, car elle permet à l’acteur de dire ce qu’il souhaite, plutôt que de réagir lorsqu’il n’est plus temps de parler», a-t-il déclaré.

Il a appelé à mettre en place des mécanismes efficaces permettant aux gouverneurs de rester en contact direct avec leurs populations, surtout face à une parole publique de plus en plus contestée.
Patrick Muyaya a également insisté sur le rôle stratégique des médias publics dans les provinces, notamment la RTNC, l’ACP et RENATELSAT. Il a annoncé la volonté du gouvernement, avec l’appui du Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lokoo, d’étendre et moderniser les antennes provinciales. « Nous devons venir en provinces… nous devons nous assurer que dans le Bas-Uélé, le Haut-Uélé, et en Ituri, il y ait des stations provinciales véritablement créées », a-t-il précisé.
Concrètement, le ministre souhaite des infrastructures adaptées pour garantir la production d’une information locale de qualité. « Par station provinciale, nous pensons qu’il faut avoir au moins un bâtiment d’un à deux niveaux, qui permette d’avoir des studios capables de produire des informations locales », a-t-il expliqué, évoquant les échanges qu’il a eus avec certains gouverneurs comme celui du Bas-Uélé.

Revenant sur la nécessité d’une communication efficace en temps de crise, il a cité l’exemple de la pandémie de Covid-19. « Nous aurions pu épargner des vies, si nous avions réussi pleinement une bonne communication, qui aurait pu contrer celle des personnes qui venaient dire “Qui dit vaccination, dit complot” », a-t-il regretté, dénonçant la désinformation qui a freiné la lutte contre la maladie.
Le ministre a également attiré l’attention des gouverneurs sur la nécessité de valoriser l’Agence congolaise de presse (ACP), souvent négligée dans les provinces.
« Je ne sais pas si, dans vos bureaux respectifs, il y a au moins un représentant de l’Agence congolaise de presse… Mais parfois, on n’y prête pas assez attention », a-t-il déclaré, annonçant la poursuite des efforts de modernisation de l’agence.
Dans une vision élargie, Patrick Muyaya a proposé la création de radios dans chacun des 145 territoires de la RDC.
« Il y a donc un impératif urgent. C’est pourquoi… il soit possible d’avoir déjà une forme de plateforme nous permettant de commencer à diffuser les premières informations », a-t-il déclaré, insistant sur le rôle du numérique pour garantir l’accès à une information officielle fiable.

Enfin, il a exhorté les gouverneurs à intégrer la communication dans leur gestion quotidienne et à respecter la charte graphique du gouvernement.
« Ce n’est que de cette manière que nous pouvons nous assurer que les messages du pays passent », a-t-il conclu, tout en réaffirmant l’accompagnement de son ministère dans les initiatives de santé publique, d’éducation et de décentralisation. Une communication bien structurée, selon lui, est la clé d’une gouvernance efficace et d’un développement durable.
B.A