L’Assemblée nationale a franchi un pas décisif dans la réforme du secteur sécuritaire de la République démocratique du Congo en adoptant, le jeudi 12 juin, le projet de loi de programmation de la réforme de la Police Nationale Congolaise (PNC), couvrant la période 2026-2030. Une initiative stratégique qui s’inscrit dans le cadre du vaste chantier de modernisation des forces de sécurité du pays.
Présenté par la Commission Défense et Sécurité dirigée par le député Rubens Mikindo Muhima, le projet a été enrichi à l’issue de débats parlementaires nourris. Plusieurs amendements y ont été introduits, traduisant la volonté des élus de renforcer l’efficacité et la proximité des services de police à travers le territoire national.
L’un des éléments marquants de cette réforme est l’augmentation substantielle du budget alloué. Initialement fixé à un peu plus de 2,29 milliards de dollars, le budget final s’élève désormais à 2,55 milliards de dollars, soit une hausse de 11,04 %. Cette réévaluation traduit les ambitions élargies du programme, qui entend donner une nouvelle dynamique à l’action policière.
Parmi les mesures phares figurent la construction de 1.046 commissariats de police dans les Entités Territoriales Décentralisées (ETD) et la mise en service d’une industrie propre à la PNC pour la fabrication d’équipements et accessoires. Une stratégie qui vise non seulement l’autonomisation logistique, mais aussi la stimulation de l’économie locale.
Le projet prévoit également un renforcement de la formation. Le nombre d’écoles de police à construire passe de quatre à six, tandis que les effectifs à former dans les unités spécialisées (LN1, UPI/HP, GMI) doubleront pour atteindre 10.000 policiers d’ici 2030. La redynamisation des unités canines et la création de deux garages de maintenance par province viennent compléter ce volet capacitaire.
L’aspect relationnel n’est pas en reste : le budget dédié à l’amélioration de la recevabilité de la Police et au renforcement du partenariat Police-population a été sensiblement augmenté. Ce pilier stratégique vise à instaurer un climat de confiance et de collaboration entre les forces de l’ordre et les citoyens.
Après son adoption à l’Assemblée nationale, le texte a été transmis au Sénat pour une seconde lecture. En cas d’approbation, il sera ensuite promulgué par le Président de la République, marquant ainsi le début d’un nouveau chapitre dans la sécurisation et la professionnalisation de la police congolaise.
CKK