De retour à Kinshasa après son séjour en Ouganda, où il a pris part à la 3e Conférence Interparlementaire sur les défis mondiaux émergents, le Président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a reçu en audience, ce mercredi 14 mai, plusieurs délégations parlementaires venues lui soumettre des préoccupations urgentes. L’accent a été mis sur les questions sécuritaires et institutionnelles, témoignant d’un Parlement en prise directe avec les réalités de terrain.
En première ligne, les députés nationaux du Kasaï ont exposé au Président de l’Assemblée la gravité de la crise sécuritaire qui secoue actuellement leur province. Un conflit de limites oppose, depuis fin janvier 2025, les communautés Kele du territoire d’Ilebo aux Luba du territoire voisin de Mweka. Ce différend découle d’une demande de révision des frontières émise par la communauté Kele, souhaitant récupérer sept villages aujourd’hui administrés par Mweka.
Le député André Mushongo, élu de Tshikapa, a souligné que ce contentieux, bien que localisé, menace la stabilité sociale dans une zone déjà fragilisée. « Ce conflit remonte au 31 janvier. Il est né d’une correspondance de la communauté Kele à l’administrateur d’Ilebo », a-t-il expliqué, plaidant pour une médiation rapide et apaisée.
Face à cette tension, les élus du Kasaï ont fait preuve de responsabilité. « Nous avons opté pour la voie de la sagesse et de la prudence », a déclaré Guy Mafuta, député national. « Nous avons lancé un message de paix et décidé de nous rendre sur place pour écouter toutes les communautés concernées. »
Une initiative que le Président de l’Assemblée nationale a saluée avec fermeté. « Nous attendrons votre rapport pour saisir les instances supérieures », a affirmé Vital Kamerhe, en s’engageant à appuyer cette démarche qui, selon lui, traduit la maturité politique des représentants du peuple.
Dans un second temps, Vital Kamerhe a ouvert les portes de son cabinet à une délégation de députés élus récemment à Yakoma (Nord-Ubangi) et Masi-Manimba (Kwilu), à l’issue des élections législatives partielles de décembre 2024. Ces nouveaux parlementaires sont venus réclamer l’égalité de traitement avec leurs collègues déjà installés.
« Nous sommes venus soumettre nos attentes légitimes », a confié Tryphon Kin-Kiey Mulumba, porte-parole de la délégation. Selon lui, il est essentiel que tous les députés jouissent des mêmes droits, quel que soit le moment de leur entrée en fonction.
Là encore, le Président Kamerhe s’est voulu rassurant. Il a promis que les revendications seront prises en compte dans un esprit d’équité et de respect du mandat parlementaire. « Aucun élu ne sera laissé de côté », a-t-il insisté.
Cette journée d’audiences illustre la volonté du président de la Chambre basse de faire du dialogue une pierre angulaire de son mandat. En recevant ses collègues et en prêtant une oreille attentive à leurs doléances, Vital Kamerhe confirme son engagement à renforcer l’inclusivité et la stabilité institutionnelle à travers tout le pays.
CKK