Alors que la situation sécuritaire reste préoccupante dans l’est de la République démocratique du Congo, le Sénat s’apprête à tenir une séance plénière décisive ce mardi 20 mai 2025. L’institution devra se prononcer sur une nouvelle prorogation de l’état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis mai 2021.
La convocation, rendue publique ce 19 mai, porte la signature de la rapporteure du Sénat, Nefertiti Ngundianza Bayokisa Kisula. Dans son communiqué, elle insiste sur l’importance de cette session, exhortant les sénateurs à une participation sans faille. Le Bureau du Sénat qualifie d’ailleurs cette rencontre de « cruciale » pour l’avenir des régions concernées.
Depuis plus de trois ans, l’est du pays est placé sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a transféré les pouvoirs civils aux autorités militaires dans le but de rétablir la sécurité. Si certains estiment que cette initiative a permis de contenir partiellement la menace des groupes armés, d’autres dénoncent une inefficacité prolongée, des abus et un affaiblissement des institutions civiles locales.
Le débat sur la pertinence de reconduire cette mesure fait rage, tant dans les milieux politiques que parmi les acteurs de la société civile. De plus en plus de voix s’élèvent pour demander une évaluation approfondie de l’impact réel de l’état de siège sur le terrain, avant toute décision de prolongation.
Le rendez-vous est donc fixé à 15 heures dans la Salle des Conférences Internationales du Palais du Peuple, à Kinshasa. À cette occasion, les sénateurs devront trancher entre le maintien d’une politique sécuritaire exceptionnelle ou l’ouverture d’une nouvelle approche dans la gestion des conflits à l’est.
Au-delà des considérations sécuritaires, cette plénière pourrait aussi marquer un tournant politique. La manière dont les sénateurs voteront pourrait révéler les lignes de fracture au sein de la classe politique congolaise, à l’approche d’échéances électorales majeures.
Dans l’attente de cette décision, les populations du Nord-Kivu et de l’Ituri retiennent leur souffle, espérant que la voix des institutions reflétera enfin les aspirations profondes à la paix, à la justice et à la reconstruction.
CKK