L’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo, a été condamné mardi à une peine de 10 ans de travaux forcés par la Cour constitutionnelle, qui a également prononcé son inéligibilité pour une durée de cinq ans. La décision est assortie d’un mandat d’arrestation immédiate et de la saisie de ses biens. Cette décision, rendue en premier et dernier ressort, marque un tournant dans la lutte contre l’impunité en RDC.
L’affaire concerne le gigantesque projet du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, lancé durant le mandat de Matata Ponyo. La Cour a établi que sur les 279.991.920 dollars américains décaissés par le Trésor public, seule une faible part, 34.150.105 dollars, a réellement été utilisée pour le projet. Le reste, soit 156.848.413 dollars, est resté sans justification comptable.
« Les faits de détournement de deniers publics sont établis avec gravité et précision », a déclaré le président de la Cour, Dieudonné Kamuleta, en lisant la motivation de l’arrêt. Il a insisté sur le fait que les preuves apportées au cours du procès démontrent une gestion opaque et frauduleuse des fonds publics.
Le jugement met également en cause l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, impliqué aux côtés de Matata Ponyo dans le détournement des 156 millions de dollars. Par ailleurs, un second volet de l’affaire pointe un détournement additionnel de 89 millions de dollars, en lien avec un partenaire sud-africain, identifié comme le prévenu Globler.
CKK