Dans un communiqué officiel publié sous le numéro 004/2025, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) de la République démocratique du Congo a vivement réagi aux mesures imposées par la coalition rebelle M23/AFC concernant la gestion des universités et instituts supérieurs situés dans les zones occupées des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Le ministère exprime son indignation face à ce qu’il qualifie de manœuvres illégales orchestrées par la rébellion. « Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) a appris avec beaucoup de regrets et non sans mépris les mesures prises par la coalition de la rébellion M23/AFC au cours d’une réunion… », peut-on lire dans le document officiel.
Selon le communiqué, plusieurs décisions ont été prises par les autorités rebelles locales. Parmi celles-ci, l’« injonction faite aux établissements regroupés en Conférences Provinciale de couper tout lien avec la tutelle de l’ESU à Kinshasa », ainsi que la « désignation de la Conseillère du Gouverneur comme instance chargée de la gestion quotidienne des affaires concernant l’ESU dans l’espace sous occupation ».
Le Ministère dénonce également la tentative de prise de contrôle des ressources et des processus académiques. Il souligne notamment la « mise en place imminente d’une commission qui se chargera d’effectuer le contrôle de scolarité », rôle normalement réservé à l’administration centrale de l’ESU. Il est également question de la « collecte des frais de contrôle de scolarité par le gouvernorat », ce qui constitue, selon Kinshasa, une grave entorse à la législation nationale.
Dans sa déclaration, l’ESU avertit que ces décisions « tendent à désarticuler et à discréditer les études supérieures et universitaires dans les territoires sous occupation ». Il rappelle que l’éducation supérieure ne peut être instrumentalisée au profit de visées politiques ou militaires, car « les cadres bien formés constituent le gage de l’avenir de la nation ».
Le ministère insiste sur la nécessité de protéger le droit à l’éducation. « Le droit inaliénable à une éducation de qualité réservée à tous les enfants ou étudiants de la République Démocratique du Congo doit être respecté », déclare-t-il, précisant que l’État ne saurait tolérer de telles dérives, surtout à un moment où des efforts sont déployés pour harmoniser les systèmes éducatifs au niveau régional.
L’ESU alerte sur les dangers d’un système éducatif fragmenté. « Chercher à faire naviguer le système éducatif congolais à contre-courant constitue un acte criminel dangereux pour l’avenir de la jeunesse », avertit le ministère, qualifiant les agissements des autorités rebelles de criminels et contraires aux normes internationales.
Dans une posture ferme, le gouvernement congolais réaffirme son autorité sur l’ensemble du territoire, y compris les zones actuellement sous occupation. Le ministère rappelle que seule l’autorité nationale légitime peut accréditer et certifier les institutions et diplômes d’enseignement supérieur.
Face à cette situation préoccupante, le Ministère de l’ESU « lance enfin un appel pathétique aux instances internationales en charge de l’éducation et de la protection des droits humains », demandant une intervention urgente pour faire cesser les atteintes au droit à l’éducation et garantir la continuité académique des étudiants concernés.
CKK