Le processus de réforme de la Police nationale congolaise (PNC) entre dans une nouvelle phase stratégique. Ce mardi 20 mai, les parlementaires congolais ont entamé un atelier de renforcement de capacités à Kinshasa, centré sur la gouvernance du secteur de la sécurité et la loi de programmation de la réforme de la PNC. L’événement marque une étape importante dans l’implication du pouvoir législatif dans la transformation en profondeur des forces de sécurité.
L’initiative est portée par le Centre pour la gouvernance du secteur de sécurité (DCAF), en collaboration avec l’Assemblée nationale. Fatoumata Diallo, représentante et cheffe d’équipe du DCAF en RDC, a souligné le rôle décisif des élus dans cette réforme. « L’atelier qui nous réunit aujourd’hui revêt une importance stratégique : le Parlement, à travers ses commissions compétentes, a un rôle central à jouer dans le soutien, l’orientation, le contrôle et l’accompagnement du processus de réforme », a-t-elle déclaré.
Cette réforme, attendue de longue date, s’inscrit dans un contexte de défiance accrue entre la population et les forces de l’ordre, souvent critiquées pour leur manque de professionnalisme et les atteintes aux droits humains. Elle vise à instaurer une police plus républicaine, mieux formée, et soumise à un contrôle démocratique renforcé.
Le député Rubens Mikindo, président de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale, a insisté sur la nécessité de créer un espace de dialogue avec les principaux acteurs du secteur. « Au regard de l’intérêt que suscite ce projet de réforme de la Police Nationale Congolaise, la Commission Défense et Sécurité a estimé qu’il était important d’avoir un cadre d’échanges avec les acteurs clés du secteur de la sécurité », a-t-il expliqué.
Il a ajouté que ces échanges permettront « d’enrichir ce projet de loi, sans toutefois s’éloigner des motivations ayant milité pour son élaboration ». Le texte, actuellement en préparation, devrait bientôt être examiné en commission, avant d’être soumis à l’Assemblée pour adoption.
Les travaux de l’atelier visent également à renforcer les capacités des députés sur les thématiques sensibles de la gouvernance sécuritaire, un domaine encore peu maîtrisé au sein des institutions congolaises. La réforme entend également répondre à l’urgence de moderniser la PNC, dans un contexte de menaces sécuritaires persistantes à travers le pays.
« Je fonde l’espoir que le présent atelier répondra aux attentes de toutes les parties prenantes et permettra (…) de nous rapprocher davantage de l’atteinte de l’objectif ultime qu’est l’urgence de réussir la reforme graduelle de la Police Nationale Congolaise », a conclu Rubens Mikindo.
CKK