La séance plénière de ce mercredi 21 mai 2025 à l’Assemblée nationale a été marquée par une vive polémique autour de la condamnation de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, aujourd’hui député national. Cette affaire, qui touche un haut responsable politique, a relancé le débat sur l’indépendance des institutions judiciaires et la séparation des pouvoirs en République démocratique du Congo.
C’est à travers une motion du député Marcel Zuma que la discussion a été introduite. L’élu a exprimé son indignation face à la décision de la Cour constitutionnelle qui a condamné Matata Ponyo dans le dossier Bukanga Lonzo. Il a demandé au bureau de l’Assemblée nationale de « saisir la Cour constitutionnelle en vue d’obtenir la surséance de sa décision ». Selon lui, une telle condamnation méritait une procédure équitable et respectueuse du mandat parlementaire.
Cette requête a immédiatement suscité des réactions contrastées dans l’hémicycle. Plusieurs députés ont exprimé leur frustration, estimant que « la condamnation d’un collègue élu sans respect des garanties parlementaires constitue une atteinte à la démocratie représentative ». Pour d’autres, il s’agit d’un dossier judiciaire qui doit suivre son cours sans interférences politiques.
Face à cette tension, le président de l’Assemblée nationale a appelé au calme. Il a proposé d’attendre « la notification officielle de la décision de la Cour constitutionnelle avant toute initiative ». Une position saluée par une partie des députés, qui voient en cette approche une manière de garantir une gestion apaisée du dossier, loin des tensions partisanes.
Cette affaire ravive également la question du respect des immunités parlementaires. Des élus s’interrogent sur la portée des décisions judiciaires à l’encontre de députés en fonction. « Si la justice peut frapper un élu sans passer par la procédure d’autorisation du Parlement, alors c’est toute notre institution qui est fragilisée », a déclaré un député visiblement préoccupé.
En toile de fond, c’est aussi la gestion du projet Bukanga Lonzo qui revient sur le devant de la scène. Considéré comme un échec symbolique de l’ancien gouvernement, ce dossier divise toujours sur les responsabilités politiques et les suites judiciaires à donner. Pour certains élus, « Matata Ponyo est un bouc émissaire dans une affaire à multiples responsabilités ».
CKK