Après plus de trois décennies d’absence sur les mers, Lignes Maritimes Congolaises (LMC) prépare un retour stratégique dans le transport maritime régional. L’annonce de l’acquisition de deux navires, l’un en leasing dès octobre 2025 et l’autre flambant neuf prévu pour 2026, marque une étape décisive dans la reconquête de la souveraineté logistique de la République démocratique du Congo.
Ce tournant historique a été confirmé à Kinshasa par le Président du Conseil d’Administration, Lambert Mende Omalanga. « En octobre prochain, un premier navire, acquis en leasing, arrivera à Kinshasa. Et en 2026, un navire flambant neuf viendra renforcer notre flotte nationale », a-t-il déclaré. Ces acquisitions marquent une rupture avec des décennies de dépendance logistique et illustrent un engagement clair vers l’autonomie maritime.
À la manœuvre de ce redressement ambitieux, le Directeur Général Jean-Claude Mukendi Mbiyamuenza, maître d’œuvre du plan stratégique 2025–2029, voit dans cette étape la concrétisation d’une vision patiemment construite. « Nous souhaitons vivement nous entendre du point de vue technique sur le prototype des navires que vous nous proposez ; du point de vue financier sur les conditions d’acquisition ainsi que de financement », a-t-il précisé lors des échanges avec le constructeur néerlandais DAMEN.
Le choix de DAMEN Shipyards, groupe reconnu mondialement pour la fiabilité de ses constructions navales, témoigne du sérieux de l’entreprise congolaise dans cette démarche. Frederick Vandepitte, Directeur régional Afrique de DAMEN, n’a pas caché son enthousiasme : « Nous sommes honorés de contribuer à ce projet ambitieux. LMC montre qu’avec de la vision et de la détermination, il est possible de reconstruire un acteur maritime majeur dans la région ».
La relance de LMC s’inscrit dans une dynamique nationale plus large, visant à replacer la RDC comme acteur stratégique du commerce sous-régional. En reprenant possession de ses moyens logistiques, le pays renforce son autonomie dans un secteur clé pour son économie et sa souveraineté.
Les retombées attendues vont bien au-delà du symbole : création d’emplois directs et indirects, développement de compétences techniques locales, et fluidification des exportations et importations. C’est une chaîne logistique complète qui s’annonce au service du développement national.
Avec ce retour en force, LMC affiche clairement son ambition : redevenir un levier structurant pour l’économie congolaise et jouer un rôle central dans le transport multimodal en Afrique centrale. Le message est clair : l’ère de la dépendance est révolue, place désormais à une souveraineté logistique assumée et structurée.