La capitale congolaise a été le théâtre, le lundi 26 mai, d’une rencontre diplomatique d’envergure entre la République démocratique du Congo (RDC), l’Union européenne (UE) et les États-Unis, autour du projet stratégique du Corridor de Lobito. Plus qu’un simple chantier d’infrastructure, ce corridor incarne aujourd’hui une ambition géoéconomique partagée pour désenclaver l’Afrique centrale et sécuriser des chaînes d’approvisionnement critiques.
C’est au ministère congolais des Transports que les discussions ont eu lieu, sous la houlette du vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba. Face à lui, deux figures diplomatiques majeures : l’Ambassadrice américaine Lucy Tamlyn et l’Ambassadeur de l’UE Nicolas Berlanga Martinez. Ensemble, ils ont fait le point sur les avancées du projet, considéré comme l’une des priorités régionales pour les décennies à venir.
Longtemps freinée par un déficit d’infrastructures, la région voit dans le Corridor de Lobito une opportunité concrète de transformation économique. Le tracé, qui reliera le sud-est minier de la RDC au port angolais de Lobito via la Zambie, promet de fluidifier les exportations de cuivre et de cobalt deux minerais stratégiques pour la transition énergétique mondiale.
Pour Washington comme pour Bruxelles, cet investissement s’inscrit aussi dans une logique de sécurisation des chaînes de valeur critiques, à l’heure où les rivalités géopolitiques redessinent les cartes de l’approvisionnement en ressources. Appuyer la RDC dans ce projet, c’est aussi envoyer un signal clair sur leur volonté de renforcer des partenariats durables en Afrique, loin de toute logique extractiviste.
Le gouvernement congolais, quant à lui, voit dans ce soutien un levier pour réaffirmer sa place au cœur de la dynamique régionale. « Cette infrastructure représente bien plus qu’un simple axe logistique : elle est un vecteur de développement, de coopération et de souveraineté économique« , a insisté une source proche du ministère des Transports.
CKK