Le mouvement migratoire en provenance de la province du Kasaï-Oriental vers le Haut-Katanga connaît une recrudescence préoccupante. Jadis saisonnier, cet exode prend aujourd’hui une ampleur inédite, avec des départs massifs enregistrés bien avant le début effectif de la saison sèche.
Une descente effectuée par les reporters de Surveillance.cd le mardi 27 mai sur un parking de Mbuji-Mayi, point de départ majeur de ces migrations, dévoile une réalité alarmante : des camions surchargés de passagers. Hommes, femmes, enfants, et parfois des nourrissons quittent quotidiennement la ville en direction de Lubumbashi. Ces transports de fortune, souvent improvisés, ne respectent pas les normes élémentaires de sécurité. « Le camion ne doit pas dépasser 80 passagers », rappelle un responsable du site, visiblement débordé par l’affluence.
Chaque jour, au moins deux véhicules bondés quittent la capitale provinciale du Kasaï-Oriental. Cette tendance inquiète les autorités locales, bien que les raisons officielles de ces départs précoces ne soient pas encore clairement établies. Plusieurs témoignages recueillis sur place évoquent une quête de meilleures conditions de vie, la recherche d’opportunités économiques, ou encore une fuite face aux difficultés croissantes dans la région.
Ce phénomène pose des questions importantes sur la gestion des flux migratoires internes en République démocratique du Congo, mais aussi sur les conditions socio-économiques dans les provinces de départ. Les observateurs appellent à une réponse coordonnée des autorités provinciales et nationales, afin de mieux comprendre et encadrer cette mobilité qui ne cesse de s’intensifier.
En attendant, les routes vers le Grand-Katanga continuent de se remplir, au rythme des départs quotidiens, symboles d’un malaise profond qui interpelle.
Félix Ilunga