La République démocratique du Congo (RDC) continue de rembourser un prêt contracté auprès de la banque chinoise Eximbank pour un projet qui n’a jamais vu le jour. Il s’agit de la réhabilitation de la piste de l’aéroport international de N’djili à Kinshasa, pour laquelle un financement de 60 millions de dollars avait été obtenu en mai 2012, sous le régime de l’ancien président Joseph Kabila.
Devant la commission Infrastructures de l’Assemblée nationale, le directeur général de la Régie des voies aériennes (RVA), Ngoma Mbaki Léonard, a affirmé que cette piste « n’a jamais été livrée à ce jour », malgré les remboursements en cours. Ce constat suscite de nombreuses interrogations sur la gestion de ce projet d’envergure stratégique pour le pays.
Le contrat signé avec la China Eximbank prévoyait un remboursement étalé sur 20 ans, comprenant « neuf ans de délai de grâce et onze ans de remboursement effectif », a précisé le DG de la RVA. Pourtant, même sans avoir réceptionné l’infrastructure, l’État congolais a commencé à honorer ses engagements financiers.
À ce jour, selon les chiffres avancés par Ngoma Mbaki Léonard, « la RVA a déjà remboursé 19 millions de dollars » sur les 60 millions empruntés. Ce remboursement partiel s’effectue alors que les Congolais attendent toujours de voir la nouvelle piste fonctionner.
Ce projet, censé moderniser l’un des principaux hubs aériens du pays, reste dans l’impasse plus d’une décennie après son lancement. Aucune explication technique ou administrative n’a encore été fournie publiquement quant aux raisons de cette non-livraison, malgré l’ampleur du prêt contracté.
Face à cette situation, des députés ont exprimé leur frustration et exigent des réponses claires.
B.A