Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, fait face à une nouvelle procédure judiciaire. Après l’autorisation récente de l’Assemblée nationale permettant des poursuites liées au présumé détournement de 39 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani, un deuxième dossier vient alourdir sa situation judiciaire.
Ce vendredi 30 mai 2025, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a révélé lors d’une plénière la réception d’un nouveau réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde. Ce dernier accuse Constant Mutamba d’« outrage aux corps constitués », une infraction considérée comme un manquement grave envers les institutions républicaines.
Le nouveau chef d’accusation repose sur une récente déclaration publique du ministre, faite au palais de justice, en marge de la première requête du parquet général. Dans cette sortie médiatique, Mutamba n’a pas hésité à attaquer ouvertement le procureur général, en évoquant des « enquêtes concernant des allégations de vol et de détournement d’argent visant principalement Firmin Mvonde ».
La justice estime que cette déclaration, dans laquelle le ministre aurait « invité au manquement envers l’autorité publique », porte atteinte au respect dû aux organes constitutionnels. C’est cette sortie qui aurait motivé le dépôt du second réquisitoire.
Déjà fragilisé par le scandale financier en lien avec le chantier de la prison de Kisangani, ce nouvel épisode judiciaire isole davantage le garde des Sceaux sur l’échiquier politique. L’Assemblée nationale, qui avait autorisé les poursuites dans le premier dossier à une large majorité, semble prête à laisser la justice suivre son cours.
CKK