La scène politique congolaise traverse une nouvelle zone de turbulence. Alors que les tensions s’exacerbent au sein de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Marc Kabund, président national du parti politique Alliance pour le Changement (ACH), monte au créneau pour dénoncer une dérive inquiétante du débat national.
Dans une déclaration ferme sur son compte X (ancien twitter) ce samedi 7 juin, l’opposant congolais fustige la stratégie politique consistant à opposer un camp dit de « la patrie » à un autre qualifié d’ »anti-patrie ». Selon lui, cette posture binaire représente « une erreur stratégique majeure », et compromet gravement la possibilité d’un dialogue constructif entre les différentes forces politiques du pays.
« Une telle approche est incompatible avec la résolution pacifique du conflit que nous appelons de nos vœux par le biais du dialogue », a insisté M. Kabund. Pour lui, la voie de la confrontation idéologique basée sur la stigmatisation des adversaires politiques ne peut qu’aggraver les divisions et freiner les efforts de réconciliation nationale.
Alors que la RDC fait face à de multiples défis — sécuritaires, économiques et sociaux — Jean-Marc Kabund déplore une instrumentalisation politique des notions de patriotisme et de loyauté. Il estime que cette manœuvre met en péril « les maigres chances restantes de réconciliation entre les filles et les fils de la République démocratique du Congo ».
L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale avertit que cette ligne de fracture nuit profondément à « l’indispensable cohésion nationale ». À ses yeux, ce climat de tension continue d’éloigner le pays de la stabilité et du développement dont le peuple a un besoin urgent.
Dans cet esprit, le président de l’ACH lance « un appel pressant à l’organisation d’un dialogue sincère, inclusif et urgent, avant qu’il ne soit trop tard ». Une démarche qu’il juge essentielle pour remettre le pays sur les rails d’une gouvernance apaisée et participative.
Kabund invite les différentes parties prenantes à faire preuve de responsabilité et de dépassement de soi, dans l’intérêt supérieur de la nation. Il rappelle que le destin du pays ne peut être confisqué par des calculs partisans ou des ambitions personnelles.
« Notre peuple a besoin de paix, non de luttes d’intérêts ou de positionnements personnels », conclut-il avec gravité. Une sentence qui résonne comme un cri du cœur, dans un contexte où les Congolais aspirent de plus en plus à une classe politique au service de l’intérêt général.
B.A