À travers une investigation fouillée sur la société Kisenge Manganèse, le journaliste de Kolwezi, Mica Ntenga, reçoit le prestigieux prix Israël Kenda 9 à Lubumbashi. Une consécration pour un métier à haut risque mais à impact durable.
Dans une salle archicomble à Lubumbashi, les projecteurs se sont braqués sur un nom devenu synonyme de courage, de rigueur et d’engagement, Mica Ntenga. Ce journaliste d’investigation, basé à Kolwezi et fondateur du média Reportage Sans Frontières, a été désigné meilleur journaliste d’enquête lors de la deuxième édition du Prix Israël Kenda 9, dans le cadre des Best View Awards 2025.
Sa récompense couronne un travail titanesque mené sur la mine de Kisenge Manganèse, une entreprise jadis fleuron du secteur extractif congolais, aujourd’hui plongée dans l’oubli et la désolation. Son reportage met en lumière les dérives silencieuses, les promesses non tenues, les drames humains et l’impact environnemental liés à l’abandon de cette structure industrielle.
« L’investigation est un devoir, pas un luxe. Dans le secteur minier congolais, c’est aussi un acte de résistance », a déclaré Mica Ntenga en recevant son trophée.
Une voix qui dérange, un regard qui éclaire
Depuis 2017, Mica Ntenga s’est lancé dans une mission que peu osent embrasser, celle d3 dénoncer les injustices dans les zones minières, porter la voix des travailleurs abandonnés, des populations sinistrées, des enfants privés d’avenir là où les minerais génèrent des milliards.
À travers son media Reportage Sans Frontières, il s’est spécialisé dans la couverture du secteur minier, un univers souvent opaque, gangréné par la corruption, les violations des droits humains et l’exploitation anarchique des ressources.
L’enquête sur Kisenge Manganèse illustre la profondeur de son engagement. Des mois de terrain, des témoignages poignants, des documents exclusifs, et surtout une volonté farouche de briser le silence complice autour d’un scandale oublié.

Un prix, mais surtout une alerte
Le prix Israël Kenda 9 n’est pas qu’une médaille. C’est un cri d’alarme, un appel à l’action pour les autorités congolaises, les multinationales, et la société civile. Il rappelle que l’exploitation minière en RDC ne peut plus se faire au mépris de la dignité humaine, sans redevabilité ni transparence.
« Je dis merci aux organisateurs, mais aussi à toute l’équipe de Reporter Sans Frontières pour avoir bravé la peur et je nous de nous demande à continuer sur cette lancée, malgré que le secteur choisi, n’est pas facile. Ce prix me rappelle que notre plume peut déranger, mais elle doit surtout éveiller. Kisenge n’est pas un cas isolé », martèle le lauréat.
L’investigation, pilier de la démocratie
Comme on peut me rappeler, dans un contexte où la liberté de la presse reste fragile en RDC, des journalistes comme Mica Ntenga incarnent l’espoir d’un journalisme qui ne pactise pas avec la peur. Son parcours montre que l’investigation reste une arme pacifique mais puissante, au service du peuple.
Ainsi en l’honorant à travers ce prix, les Best View Awards rappellent que les vrais héros ne sont pas toujours sur les affiches, mais souvent sur le terrain, dans la poussière des mines, à l’écoute des laissés-pour-compte.
Le travail de Mica Ntenga n’est pas seulement une enquête ; c’est aussi un acte de mémoire et de justice. Et dans un pays riche de ses ressources mais trop souvent pauvre de sa gouvernance, le journalisme d’investigation reste une nécessité vitale.
Ben AKILI









