Depuis le déclenchement de la guerre d’agression dans l’Est de la République démocratique du Congo, le Kenya s’est toujours affiché comme médiateur, promoteur du dialogue et défenseur d’une solution pacifique. Mais derrière ce vernis diplomatique, de nombreux signaux trahissent une posture ambiguë, voire hostile, à l’égard de Kinshasa.
En effet, c’est sur le sol kenyan, à Nairobi, que s’est organisée et structurée l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), cette coalition politique directement liée aux groupes armés opérant dans le Nord-Kivu. Une provocation diplomatique à peine voilée, qui jette une ombre sur la sincérité du président William Ruto et sur le rôle réel du Kenya dans cette crise qui déchire la région des Grands Lacs.
Un double jeu qui met en péril la stabilité régionale
Derrière les discours de paix prononcés à Nairobi, se cachent des agissements qui ressemblent à un appui déguisé aux agresseurs de la RDC. Pendant que Kinshasa plaide pour la cessation des hostilités, certains responsables kenyans déroulent le tapis rouge aux représentants politiques de mouvements armés responsables de massacres et de déplacements massifs de civils.
Cette duplicité mine la confiance entre les deux États et donne l’impression que le Kenya joue le rôle de « parrain politique » de ceux qui défient l’autorité de Kinshasa. Une telle attitude ne peut qu’affaiblir les efforts régionaux pour la paix et renforcer les ambitions expansionnistes du Rwanda, souvent accusé de manipuler ces groupes armés.
Face à cette situation, plusieurs analystes appellent le gouvernement congolais à réagir avec fermeté.
« La posture ambiguë du Kenya depuis le début de la guerre exige des réactions claires et courageuses de Kinshasa. Laisser passer cette normalisation, c’est légitimer ceux qui menacent l’intégrité nationale », a déclaré un analyste politique.
Pour beaucoup, le temps de la diplomatie attentiste est révolu. Si Nairobi persiste dans son rôle équivoque, la RDC doit envisager des mesures diplomatiques fortes, allant jusqu’à la saisine de la communauté internationale pour dénoncer ce comportement contraire aux principes de la coopération régionale.
Mettre en garde William Ruto et défendre la dignité nationale
Le président William Ruto ne peut continuer à jouer sur deux tableaux. Prêcher la paix en public tout en offrant une plateforme à ceux qui entretiennent la guerre. Kinshasa doit lui rappeler que l’amitié entre États ne peut s’accommoder de la trahison.
L’heure n’est plus aux demi-mesures. L’agression de la RDC n’est pas seulement militaire, elle est aussi diplomatique. Et si le Kenya choisit de prêter main forte aux ennemis de la paix, il doit en assumer les conséquences politiques.
La RDC ne peut pas et ne doit pas se taire devant cette complicité voilée qui met en danger sa souveraineté. L’histoire retiendra que, face à l’injustice et à la duplicité, le silence est toujours une forme de défaite.
Maxime Mbumba









