Les tarifs et itinéraires des transports en commun restent inchangés à Kinshasa. C’est la précision ferme du ministère provincial des Transports, qui rappelle que l’Arrêté du gouverneur Bumba, signé le 17 décembre 2024, demeure en vigueur jusqu’à nouvel ordre. Autrement dit, aucun conducteur n’a le droit d’imposer ses propres prix ou de modifier les trajets officiels.
Désormais, tous les chauffeurs de taxis, taxi-bus et bus doivent afficher clairement et en permanence à l’intérieur de leur véhicule les tarifs officiels ainsi que les itinéraires reconnus. Une exigence qui vise à protéger les passagers contre les abus et à restaurer la transparence dans un secteur longtemps livré à la confusion.
Dans un communiqué musclé, le ministre provincial des Transports, Bob Amisso, a rappelé que certaines pratiques bien connues du public sont formellement interdites : le sectionnement des trajets, appelé communément «demi-terrain», le système des « chambre-salon », où le tarif change en cours de route et les courses directes non autorisées, dites « Solola bien ».
Ces méthodes, souvent utilisées par certains conducteurs pour contourner la réglementation et surfacturer les usagers, constituent désormais des infractions passibles de sanctions disciplinaires et administratives.
« Le transport public n’est pas une jungle où chacun fixe ses propres règles », a martelé Bob Amisso, visiblement déterminé à ramener la discipline et le respect des textes dans le secteur. Il a également prévenu que des contrôles rigoureux seront intensifiés sur les principaux axes routiers de Kinshasa, notamment sur les trajets très fréquentés comme Victoire-UPN, Rond-point Ngaba-Kintambo Magasin, ou encore MasinaGare Centrale.
Pour de nombreux observateurs, cette décision est un soulagement pour les Kinois, souvent victimes d’une tarification anarchique au gré des humeurs des chauffeurs. Elle vise à rétablir l’équité, assurer un meilleur encadrement des opérateurs du transport, et garantir aux passagers le droit de voyager à un prix juste et connu d’avance.
En s’attaquant à ces dérives, le gouvernement provincial entend moderniser la mobilité urbaine et restaurer la confiance entre usagers et transporteurs. La mesure s’inscrit dans une politique plus large d’assainissement du secteur des transports publics, appelée à s’accompagner de formations, d’un meilleur contrôle des syndicats et de la mise en circulation de bus publics mieux encadrés.
Kinshasa veut en finir avec le désordre routier. Et cette fois, le message du ministre Bob Amisso est clair : nul n’est au-dessus de la loi.
Grâce Mukoj









