Une voix s’élève à l’Assemblée nationale pour réclamer transparence et justice dans la gestion du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS). Le député national Maombi Katsongo Sosthène, élu du territoire de Lubero (Nord-Kivu), a déposé une question orale avec débat adressée au Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani Lukoo, afin d’obtenir des explications claires sur la nature des appuis du ministère à ce programme stratégique et sur le contrôle des fonds alloués à sa coordination nationale.
Lors de ses récentes vacances parlementaires, l’élu de Lubero dit avoir été témoins d’un drame social et moral à Beni avec un sit-in désespéré des cadres et agents des antennes territoriales du PDDRCS dans les territoires de Beni, Lubero, Walikale et Masisi, réclamant trois ans d’arriérés de salaires, primes et avantages sociaux. Des bureaux fermés, des familles sans ressources, des acteurs du relèvement communautaire abandonnés et le tableau qu’il dresse est sombre et alarmant.
« Malgré les résultats palpables obtenus grâce à l’appropriation locale du programme dans ces zones, ces agents n’ont perçu aucune rémunération. Cette action de contrôle parlementaire vise à sauver des vies et à renforcer la paix et la sécurité nationale », a martelé le député, visiblement indigné.
Pour Maombi Katsongo, le silence du gouvernement face à cette crise sociale met en péril le processus de stabilisation de l’Est du pays, où les populations ont déjà payé un lourd tribut à la guerre.
« Comment parler de paix et de réinsertion pendant que ceux qui travaillent à désarmer et réintégrer les ex-combattants sont eux-mêmes livrés à la misère ? », s’interroge-t-il.
Le député exige que toute la lumière soit faite sur la gestion des fonds destinés au PDDRCS, dénonçant « une administration déconnectée des réalités du terrain » et « un programme vidé de son essence par le manque de suivi et de volonté politique ».
Ce geste du député Maombi Katsongo est perçu comme un acte de courage politique et d’engagement patriotique, dans un contexte où la transparence et la redevabilité demeurent des défis majeurs dans la gouvernance publique. Son initiative remet sur la table la question cruciale de l’efficacité du PDDRCS, pourtant censé être le pilier du retour durable à la paix dans les provinces meurtries par les conflits armés.
« Nous ne pouvons pas espérer la paix avec des institutions qui négligent ceux qui œuvrent pour la reconstruire », conclut-il, appelant à une réaction urgente du gouvernement.
Patient Mukuna









