À quelques mois de la COP30 prévue au Brésil, la République Démocratique du Congo met les bouchées doubles pour faire entendre sa voix sur la scène mondiale du climat. Pour la première fois depuis sa prise de fonction, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle économie du climat, Marie Nyange Ndambo, a échangé ce jeudi avec la presse nationale au studio Mama Ngebi, lors du briefing hebdomadaire animé par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe.
Face aux journalistes, la ministre a dévoilé la vision et les préparatifs de la RDC pour la Semaine du climat qui se tiendra prochainement au Brésil, en prélude à la COP30. Objectif : bâtir une approche cohérente et inclusive autour de l’économie climatique.
« Nous appelons la société civile, les acteurs du monde agricole et toutes les parties prenantes à se mobiliser afin de dégager des solutions concrètes sur l’économie du climat. Nous travaillons à la mise en place d’une feuille de route nationale qui permettra à la RDC de mieux se positionner à cette conférence internationale »,a déclaré Marie Nyange Ndambo.

Évoquant la situation préoccupante de la biodiversité dans l’Est du pays, miné par l’insécurité, la ministre a insisté sur la nécessité d’un plaidoyer fort à l’échelle internationale.
« Lors de nos récentes participations aux forums du Brésil, de New York et d’Addis-Abeba, nous avons alerté la communauté internationale sur la destruction alarmante de la biodiversité liée aux déplacements massifs de populations. La COP30 sera aussi une tribune pour plaider pour la paix à travers la diplomatie climatique »,a martelé la ministre.
Longtemps négligé, le secteur de l’économie climatique bénéficie aujourd’hui d’une attention particulière du gouvernement congolais. Marie Nyange Ndambo a notamment mis en avant la création d’un marché carbone national, destiné à valoriser les ressources forestières et à lutter contre la déforestation incontrôlée.
« Il y a tout un marché carbone en construction pour réguler le secteur forestier et éviter la nuisance environnementale. La RDC doit tirer profit de ce potentiel : notre pays peut générer des ressources capables de soutenir son propre développement »,a-t-elle souligné.

Concernant la salubrité urbaine, notamment à Kinshasa, la ministre a annoncé la mise en œuvre prochaine d’une stratégie nationale de propreté, fondée sur une approche décentralisée.
« Une nouvelle stratégie sera bientôt déployée pour lutter contre l’insalubrité sur l’ensemble du territoire, particulièrement dans la capitale. Nous voulons décentraliser les tâches selon les provinces pour plus d’efficacité »,a expliqué la ministre.
Marie Nyange Ndambo a lancé un appel vibrant à la population congolaise pour qu’elle s’approprie le programme “Forêt, c’est nous”, symbole d’une citoyenneté écologique responsable.
« La sauvegarde de nos forêts dépend de chacun de nous. Chaque Congolais doit prendre à cœur les problèmes de sa forêt », a-t-elle conclu.
À travers cette mobilisation, Kinshasa entend redéfinir son rôle dans la gouvernance mondiale du climat. Pays au cœur du bassin du Congo deuxième poumon vert de la planète, la RDC veut transformer sa richesse forestière en levier diplomatique et économique. Avec Marie Nyange Ndambo, une nouvelle ère s’ouvre : celle d’une diplomatie climatique offensive, tournée vers la paix, la valorisation des ressources naturelles et la responsabilité environnementale partagée.
Michel KABEYA









