La plate forme de la société civile impliquée dans la défense des ressources naturelles se félicite de la décision courageuse du Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, qui a ordonné des poursuites judiciaires contre toutes les personnes physiques et morales impliquées dans la fraude et la contrebande minière dans la province du Lualaba.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 29 octobre 2025, CASMIA-G salue un acte de justice attendu de longue date, soulignant qu’il marque une rupture avec l’impunité qui a trop longtemps gangrené le secteur minier congolais.
« Cette décision traduit la volonté du gouvernement de restaurer l’autorité de l’État et de mettre fin à la prédation organisée des ressources du Lualaba. Il est temps que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice », déclare la plateforme.
CASMIA-G rappelle que la fraude et la contrebande minière ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs années, des organisations nationales et internationales, ainsi que les communautés locales et certaines entreprises minières, ont dénoncé à maintes reprises les circuits illégaux d’exploitation et de commercialisation des minerais. Pourtant, ces alertes sont restées lettre morte, sans véritables actions de la part des autorités compétentes.
L’ONG déplore que ce désordre dans le secteur minier du Lualaba soit devenu un secret de polichinelle : des entreprises telles que COMMUS, KCC, METALKOL, BOSS MINING, TFM, CMOC, CMM et d’autres encore, subissent régulièrement des invasions illégales et des actes de sabotage dans leurs concessions, au vu et au su de tout le monde.
Face à cette situation, CASMIA-G appelle l’État congolais à assumer pleinement ses responsabilités.Pour l’organisation, la justice ne doit pas s’arrêter à de simples injonctions, mais aller jusqu’au bout du processus judiciaire :
« Les coupables doivent être jugés, condamnés et contraints de réparer les dommages causés à l’environnement et aux droits des communautés locales », insiste l’ONG.
CASMIA-G souhaite voir les richesses accumulées frauduleusement être récupérées et réaffectées au développement communautaire, afin de redonner au Lualaba sa dignité et son rôle moteur dans l’économie nationale.
Au-delà des poursuites, la plateforme estime que la lutte contre la fraude minière ne saurait aboutir sans une réforme en profondeur de la gouvernance du secteur. Elle appelle le gouvernement à définir une véritable politique minière nationale, claire, cohérente et adaptée aux défis du moment, notamment dans un contexte mondial où la demande en minerais stratégiques (cuivre, cobalt, lithium) ne cesse de croître.
CASMIA-G souligne également la nécessité d’organiser et d’encadrer l’artisanat minier, par l’octroi d’espaces légaux aux exploitants artisanaux, afin de les soustraire de l’informel et de prévenir les dérives actuelles.
« La justice seule ne peut pas mettre fin à ce phénomène. Il faut une volonté politique ferme, un encadrement économique et une responsabilisation des autorités provinciales », conclut CASMIA-G.
En soutenant publiquement la décision du Ministre de la Justice, CASMIA-G ASBL envoie un message fort : la société civile ne restera plus spectatrice. Elle s’engage à accompagner, à surveiller et à dénoncer toute tentative d’obstruction à la justice dans ce dossier.
Cette prise de position marque une nouvelle ère dans la gouvernance minière du Lualaba, où la transparence, la redevabilité et la justice doivent désormais primer sur la complicité et le silence.
Ben AKILI









