Kinshasa fulmine. Face à la recrudescence des exactions commises dans les zones sous occupation de l’AFC/M23, le gouvernement congolais hausse le ton et dénonce une “série noire de crimes abominables” attribués au mouvement rebelle soutenu par l’armée rwandaise.
Selon un rapport du ministère de l’Intérieur, couvrant la période du 3 au 31 octobre 2025, pas moins de 123 assassinats, 223 viols, des centaines d’enlèvements et de nombreux cas de tortures, de pillages et d’incendies de maisons ont été recensés dans l’Est du pays. Un bilan glaçant qui illustre, selon Kinshasa, “le caractère barbare et inhumain” de la rébellion.
Parmi les crimes documentés, le gouvernement cite l’enlèvement d’une centaine de jeunes à Bukavu, regroupés de force dans le camp Sayo avant d’être conduits vers une destination inconnue. À Bishusha, dans le territoire de Rutshuru, une dizaine de civils auraient été exécutés par les éléments du M23. Ces faits, souligne le communiqué, “constituent une violation flagrante de la souveraineté nationale et des instruments internationaux relatifs aux droits humains”.
Dans un geste d’autorité, le ministère de l’Intérieur annonce également la suspension de douze partis politiques, parmi lesquels le PPRD, LGD, UDA et MLP, pour “atteinte à l’unité nationale et à la sécurité de l’État”. Le Conseil d’État a été saisi pour statuer sur leur dissolution pure et simple, une démarche que le gouvernement justifie par “la nécessité de préserver la cohésion nationale dans un contexte d’agression extérieure”.
“Chaque Congolais doit comprendre que notre pays est en danger. Nous ne céderons ni à la peur ni à la manipulation. La République ne se taira pas devant les crimes commis contre son peuple”, martèle le communiqué, empreint d’une profonde indignation.
Le gouvernement réaffirme sa détermination à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, tout en appelant les formations politiques à respecter la Constitution, les lois de la République et l’ordre public.
Kinshasa exhorte également la communauté internationale à rompre le silence face à ce qu’elle qualifie de “tragédie humaine planifiée”, orchestrée depuis Kigali par un régime “qui ne cache plus ses ambitions déstabilisatrices dans la région des Grands Lacs”.
Emmanuel Kamba









