C’est dans une atmosphère d’engagement et de passion pour la vérité qu’a été ouverte, ce mercredi 05 novembre à Johannesburg, la Conférence africaine du journalisme d’investigation (AIJC), l’un des plus grands rendez-vous du journalisme sur le continent. Aux côtés de plusieurs figures emblématiques de la presse africaine, Ben Akili, Directeur général du Groupe de Presse Surveillance, basé à Kinshasa, prend une part active à cette rencontre d’envergure continentale.
Pendant trois jours, soit du 5 au 7 novembre 2025, les journalistes venus de 44 pays d’Afrique échangeront autour des défis, des innovations et des moyens de renforcer le rôle du journalisme d’investigation comme levier de transparence, de justice et de changement social.
Un forum pour “porter haut la voix des sans-voix”
Cette conférence, organisée à l’Université Wits Centre for Journalism l’une les plus prestigieuses de l’Afrique du Sud, s’inscrit dans une dynamique d’unité et de réflexion sur la pratique journalistique dans un contexte africain marqué par des défis politiques, économiques et sécuritaires.
Dans son discours d’ouverture, le Dr Balliah, recteur de l’Université Wits Centre for Journalism, a salué la présence des participants venus des quatre coins du continent et les a exhortés à “faire preuve d’authenticité et de courage pour que de ces échanges naissent des solutions concrètes aux problèmes qui rongent nos sociétés africaines”. Elle a insisté sur le rôle du journalisme d’investigation comme outil de construction démocratique et de défense de la vérité.

“Le journaliste, rapporteur des faits et restaurateur des vérités”
Dans la même lignée, plusieurs intervenants ont rappelé l’importance de ce métier exigeant, parfois risqué, mais ô combien vital. L’un des Professeurs de cette Université invité, a rappelé que “le journalisme d’investigation donne la voix à ceux qui ne peuvent pas parler et offre une tribune à la justice sociale”. Il a souligné que la mission du journaliste n’est pas simplement d’informer, mais aussi d’éclairer, de dénoncer et de construire.

Fatou Bensouda : “La transparence n’est pas un luxe, mais la vie même de la vérité”
Invitée d’honneur de cette édition, Madame Fatou Bensouda, ancienne procureure de la Cour pénale internationale (CPI), a marqué les esprits par un discours vibrant. Elle a salué le courage et la résilience des journalistes d’investigation africains qui, souvent au péril de leur sécurité, continuent de “braver la peur pour rétablir la vérité”.
“Le journalisme d’investigation n’est pas un simple métier, c’est un engagement. Il redonne la justice à ceux qui en sont privés et révèle ce que d’autres veulent cacher. La transparence n’est pas un luxe, c’est la vie même de la vérité”, a-t-elle déclaré.
Elle a exhorté les journalistes à ne jamais céder face aux menaces, rappelant que “l’Histoire retient ceux qui ont osé parler quand d’autres ont choisi le silence”.

Ben Akili, porte-voix du journalisme congolais engagé
Pour Ben Akili, la participation à cette conférence est une occasion stratégique de partage d’expériences et de renforcement des synergies entre journalistes africains. Le Directeur général du Groupe de Presse Surveillance connu pour son engagement en faveur d’une information libre et responsable en RDC a réaffirmé la nécessité d’un journalisme d’investigation ancré dans l’éthique, la rigueur et la vérité.
“Le journalisme d’investigation est un acte de courage. Il ne se limite pas à exposer les faits, il cherche à rétablir la justice et à défendre la dignité humaine. C’est notre responsabilité de porter haut la voix des sans-voix”, a-t-il déclaré à la marge des travaux.
Un rendez-vous pour repenser le rôle du journalisme d’investigation en Afrique
Cette conférence africaine, soutenue par le Pulitzer Center et plusieurs partenaires internationaux, ambitionne d’être un laboratoire d’idées et un moteur d’action pour un journalisme plus fort, plus libre et plus impactant. Les participants plancheront notamment sur la sécurité des journalistes, les nouvelles technologies d’enquête, la lutte contre la désinformation, ainsi que la protection des sources et des données sensibles.

“L’Afrique a besoin d’une information qui libère«
En clôturant la première journée, les organisateurs ont lancé un appel vibrant : “Notre Afrique a besoin d’une information qui libère, d’un journalisme d’engagement et de discipline, capable de dépasser les intérêts politiques pour servir la vérité”.
L’espoir est que de ce forum naisse une nouvelle génération de journalistes africains, conscients de leur rôle historique dans la construction d’une Afrique plus juste, plus éclairée et plus souveraine.
Rédaction









