La demande de levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ancien président de la République et sénateur à vie, continue de diviser la Chambre haute du Parlement. Réunis en plénière spéciale ce jeudi 15 mai 2025 au Palais du Peuple, les sénateurs congolais ont décidé de surseoir à toute décision immédiate et de confier l’affaire à une commission spéciale, chargée de statuer dans un délai de 72 heures.
Alors que la pression populaire et politique autour de cette affaire ne cesse de monter, l’issue de la plénière était très attendue. Pourtant, au terme de plusieurs heures d’échanges à huis clos, aucun vote n’a été organisé. « Nous avons estimé qu’une telle décision ne pouvait être prise à la hâte« , a confié un sénateur sous anonymat. « Il fallait creuser davantage les implications juridiques et politiques. »
La création d’une commission spéciale a été l’unique point d’accord entre les camps opposés. Celle-ci devra rendre un rapport détaillé sur les circonstances et la légalité de la procédure. « La commission a un mandat clair : vérifier si la demande respecte la Constitution et le règlement intérieur du Sénat », a précisé un membre du bureau.
La séance s’est tenue dans un climat tendu, marqué par des divergences profondes entre les sénateurs. Une frange favorable à la levée de l’immunité estime que « personne ne doit être au-dessus de la loi, même un ancien président », selon les mots d’un élu de l’opposition. D’autres, en revanche, brandissent les textes. « L’article 224 du règlement intérieur est clair : une telle décision ne peut être prise sans un vote du Congrès ».
CKK