Dans un contexte de tensions persistantes à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les Forces armées de la RDC (FARDC) ont procédé à une réorganisation majeure du commandement opérationnel. Le chef d’état-major général, le lieutenant-général Banza Mwilambwe Jules, a signé, le 22 mai, un télégramme officiel annonçant la permutation de deux figures emblématiques de l’armée congolaise : les généraux-majors Mandevu Bruno et Nyembo Abdallah.
Le général Mandevu Bruno, ancien commandant du secteur opérationnel Sukola I Grand-Nord basé à Beni, prend désormais la tête du secteur opérationnel de l’Ituri, en remplacement du général Nyembo Abdallah, qui reprend les commandes de Sukola I Grand-Nord et du Front Nord.
Ces ajustements interviennent à un moment crucial, alors que les provinces concernées sont le théâtre de violences accrues, orchestrées par des groupes armés tels que le M23 — soutenu par le Rwanda selon Kinshasa — et les ADF, affiliés à l’État islamique.
Le général Mandevu, installé dans le Grand-Nord en avril 2024, a mené plusieurs opérations militaires conjointes avec les troupes ougandaises (UPDF) dans le territoire de Lubero, réussissant à contenir temporairement l’expansion des groupes armés. De son côté, le général Nyembo Abdallah a dirigé le secteur de l’Ituri face à une recrudescence d’attaques dans les territoires de Djugu et Irumu, coordonnant diverses offensives contre les milices CODECO et renforçant les actions de sécurisation autour de Bunia et Komanda.
Selon des sources militaires, cette réorganisation s’inscrit dans une volonté de redynamiser les efforts de stabilisation dans ces deux provinces en crise. Elle témoigne également d’un souci d’adapter les commandants aux dynamiques locales dans un conflit asymétrique, où la flexibilité opérationnelle est primordiale.
Alors que la situation humanitaire demeure alarmante avec plus de 7 millions de personnes déplacées internes, selon l’OCHA — cette nouvelle orientation stratégique des FARDC suscite de vives attentes, tant au sein des populations locales que parmi les partenaires internationaux. Tous espèrent un retour rapide à la paix, dans un contexte où la résilience des Congolais est mise à rude épreuve.
Dieumerci Matu Chub