En réponse à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, le gouvernement central a annoncé, vendredi 23 mai, une mesure exceptionnelle : la gratuité totale des examens nationaux pour les élèves vivant dans les zones affectées par l’occupation du M23, principalement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Cette décision, prise lors du 35e Conseil des ministres, s’inscrit dans une volonté politique affirmée de garantir un accès équitable à l’éducation pour tous les enfants, même dans les régions en proie à des conflits armés. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a rappelé que cette mesure s’inscrit dans la continuité d’un engagement pris en 2024. « Afin de garantir l’égalité d’accès aux évaluations nationales pour tous les enfants, quelles que soient leurs conditions géographiques et sécuritaires, le gouvernement avait pris la décision saluée de couvrir intégralement les frais de participation aux évaluations certificatives pour les élèves du Nord-Kivu », a-t-il souligné.
Jean Pierre Kazamudru, ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, a présenté les contours précis de cette initiative qui concerne les examens clés du système éducatif congolais : l’ENAFEP, le test de sélection pour le secondaire et l’examen d’État. « Il s’agit d’une mesure de justice sociale et d’investissement dans l’avenir de notre jeunesse, même dans les circonstances les plus difficiles », a-t-il précisé.
Au total, ce sont 718 558 élèves qui bénéficieront de cette prise en charge exceptionnelle en 2025. Un chiffre qui témoigne de l’ampleur de l’engagement de l’État, dans une région où les écoles fonctionnent souvent dans des conditions précaires, quand elles ne sont pas fermées pour des raisons de sécurité.
Sur le plan financier, le gouvernement affirme que l’essentiel du budget est déjà sécurisé. Selon Kazamudru, du ministère des Finances, « deux tiers du montant requis ont été liquidés par les trésors publics ». Elle a ajouté que « les fonds restants seront mobilisés dans un bref délai », afin de garantir l’effectivité de la mesure avant les échéances des examens.
Au-delà de l’aspect budgétaire, cette décision est également porteuse d’un message politique fort. Le président de la République a insisté, lors du Conseil, sur l’importance de ne pas abandonner les enfants victimes de la guerre. « Maintenir l’école et les examens, c’est refuser que la guerre prive nos enfants de leur avenir », aurait-il déclaré, selon une source proche de la présidence.
Enfin, le vice-ministre de l’Éducation a tenu à rassurer les familles vivant dans ces zones instables. « La prise en charge effective des frais liés à ces évaluations certificatives dans les zones concernées est assurée », a-t-il affirmé, encourageant les parents et les élèves à poursuivre le chemin de l’école malgré les incertitudes. Une mesure qui pourrait bien redonner un peu d’espoir là où le chaos tend à devenir la norme.
CKK