Alors que l’insécurité persiste en Ituri, les troupes ougandaises (UPDF) poursuivent leur déploiement en appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Après avoir investi les zones de Mahagi et Djugu au nord, elles ont marqué leur présence, ce jeudi 5 juin, au sud, dans les localités stratégiques de Tchomia et Kasenyi, sur les rives du lac Albert.
Officiellement engagée dans le cadre de la mutualisation des forces pour combattre les groupes armés, notamment les ADF, cette présence militaire étrangère suscite à la fois espoir et scepticisme au sein de la population.
Dans le territoire de Djugu, la suspension apparente des hostilités contre les milices locales, notamment la CODECO, soulève des interrogations. « Après les premiers accrochages, c’est le silence. Les gens se demandent si les opérations vont continuer ou si on va encore nous laisser avec ces tueurs », confie un membre de la société civile.
Cette inquiétude s’accentue avec la recrudescence des attaques menées par la CRP, groupe armé dirigé par Thomas Lubanga, qui a récemment intensifié ses incursions meurtrières dans plusieurs villages autour du lac Albert.
La population, exténuée par des années de violences, espère que cette coalition militaire apportera une solution durable. Mais certains observateurs dénoncent une stratégie ambiguë de l’Ouganda, accusé de poursuivre des intérêts non déclarés dans l’Est congolais.
Dans une Ituri toujours meurtrie, la grande question demeure : la paix est-elle réellement à portée de main, ou faut-il redouter une nouvelle reconfiguration du chaos ?
Dieumerci Matu Chub