Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a tiré la sonnette d’alarme ce mois de mars 2025 : les violations et atteintes aux droits humains en République démocratique du Congo (RDC) ont connu une hausse dramatique de 40 % par rapport au mois précédent. Pas moins de 551 cas ont été recensés à travers le pays, dont 88 % dans les zones de conflit, principalement au Nord-Kivu, en Ituri et au Sud-Kivu.
Les groupes armés, notamment le M23/RDF, la CODECO et les ADF, sont responsables de 76 % des abus documentés, alors que 24 % sont imputables aux agents de l’État, notamment les FARDC et la PNC. Le rapport met en lumière une aggravation alarmante des violences dans les zones sous contrôle du M23/RDF et de la CODECO, où le nombre de cas a doublé.
Par ailleurs, 51 victimes adultes de violences sexuelles liées au conflit ont été enregistrées en mars, avec des cas particulièrement brutaux : viols collectifs, actes de torture et exécutions sommaires.
Le droit à la liberté et à la sécurité est également menacé : 13 atteintes à l’espace civique ont été signalées, faisant 27 victimes, principalement des journalistes et défenseurs des droits humains dans l’est du pays. En réponse, le BCNUDH a accordé un appui logistique et financier à 23 bénéficiaires, leur permettant de se mettre à l’abri de potentielles représailles.
Sur le plan judiciaire, des progrès timides ont été notés : 41 poursuites ont abouti à des condamnations, notamment pour des crimes graves comme le viol en temps de guerre. Trente-neuf personnes ont été condamnées à la peine de mort, y compris des membres des forces armées.
En parallèle, le BCNUDH a mené des activités de formation et de sensibilisation au profit de 271 personnes, incluant des femmes, des membres de la société civile et des représentants des forces de l’ordre, dans une tentative de renforcer la culture des droits humains à travers le pays.
Ce rapport mensuel du BCNUDH dresse un tableau préoccupant, révélant l’urgence de renforcer les mécanismes de protection des civils, de lutte contre l’impunité et de restauration de l’État de droit dans les régions les plus affectées.
B.A