La médiation qatarie entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) redonne un souffle à la diplomatie régionale dans la région des Grands Lacs, où tensions et affrontements se sont multipliés ces derniers mois. Le jeudi 12 Juin, le ministère français des affaires étrangères à salué l’initiative, en insistant sur la nécessité d’une solution politique durable impliquant tous les acteurs concernés.
Le 30 avril dernier, Doha a accueilli une réunion diplomatique d’envergure rassemblant les représentants du Rwanda, de la RDC, du Togo, des États-Unis et de la France. L’objectif était clair : relancer le dialogue entre Kigali et Kinshasa, et apaiser les tensions militaires alimentées notamment par la résurgence du M23, un groupe armé soutenu, selon plusieurs rapports onusiens, par le Rwanda. Le Qatar, nouveau venu sur la scène diplomatique africaine, s’impose comme un médiateur stratégique dans un conflit où les initiatives africaines et occidentales peinent à produire des résultats tangibles.
À Paris, la diplomatie française soutient cette dynamique. Le ministère des Affaires étrangères a salué les « efforts déterminés du Qatar » en soulignant que la voie diplomatique reste l’unique option viable pour sortir de l’impasse. « Les deux ministres ont rappelé leur attachement à la paix, à la stabilité et à la sécurité dans la région des Grands Lacs », a précisé le Quai d’Orsay, à l’issue d’un échange bilatéral récent.
Au cœur des discussions figure l’application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2025, qui appelle à un cessez-le-feu immédiat entre les parties. Cette résolution marque une étape clé dans les efforts internationaux visant à désamorcer une crise régionale aux conséquences humanitaires dramatiques : plus de 7 millions de déplacés internes en RDC, selon les derniers chiffres de l’OCHA.
Mais au-delà du face-à-face entre le Rwanda et la RDC, l’initiative de Doha s’étend également aux discussions entre Kinshasa et l’Alliance du fleuve Congo – une coalition hétéroclite de groupes armés, parmi lesquels figure le M23. Pour parvenir à une désescalade durable, toutes les parties prenantes devront être associées au processus de paix, avertissent plusieurs observateurs.
Alors que les négociations se poursuivent dans un climat fragile, les attentes sont élevées. La France, qui se positionne en soutien actif mais discret, appelle à « maintenir le cap du dialogue ». Une paix régionale passe, selon elle, par une coordination renforcée entre médiateurs, partenaires internationaux et acteurs africains et par un engagement sincère de Kigali et Kinshasa à faire taire les armes.
CKK