L’Union pour la Nation Congolaise (UNC) traverse une zone de turbulences internes qui menace de fragiliser davantage son unité déjà mise à rude épreuve depuis plusieurs mois. Alors que le parti cherche à se maintenir après l’éviction de son président national, Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale, une guerre de positionnement s’ouvre désormais au sein du camp rouge et blanc pour sa succession à l’Assemblée nationale.
Dans une déclaration tranchante, Jean-Baudoin Mayo, figure historique du parti, a brisé le silence en annonçant sans détour sa candidature au poste de président du Bureau de l’Assemblée nationale.
« Sauf avis contraire du parti, ’UNC et de la Haute Autorité Politique de l’Union sacrée, je suis candidat à la succession de notre PN à l’Assemblée nationale. Les mercenaires et autres Brutus n’usurperont aucun positionnement au nom de l’UNC après l’avoir poignardée, ainsi que son président national, dans le dos », a-t-il écrit sur sin compte X.
Le ton est donné. Le message est clair. Pour Mayo, la loyauté envers le président Kamerhe et les valeurs fondatrices du parti doivent primer sur les calculs tribaux, les intérêts personnels et les ambitions masquées. Il rejette fermement toute tentative d’usurpation du nom de l’UNC pour servir des agendas obscurs, au détriment de la ligne officielle.
Mais en face, le camp d’Aimé Boji et autre poids lourd du parti, semble déterminé à imposer sa propre vision. Originaire du grand Kivu, Boji bénéficierait déjà d’un soutien important au sein des structures de l’UNC et, selon plusieurs sources internes, aurait l’oreille bienveillante de la haute hiérarchie.
Le choc des ambitions est désormais inévitable. D’un côté, le discours loyaliste et sans détour de Mayo ; de l’autre, la montée en puissance d’un Boji perçu comme le favori du moment. Entre fidélité à l’homme Kamerhe et stratégie d’avenir, le parti risque de se déchirer à nouveau, au grand dam de sa base militante, lassée des querelles intestines.
Ce duel fratricide met en lumière un mal profond, c’est-à-dire l’incapacité des grandes formations politiques congolaises à gérer la succession et la relève dans la discipline et la cohérence idéologique. L’UNC, jadis symbole de rigueur et de loyauté autour de son leader charismatique, semble aujourd’hui s’enliser dans une guerre d’égo qui ne dit pas son nom.
Si rien n’est fait, cette bataille interne pourrait bien laisser des cicatrices durables, compromettant le rôle que Vital Kamerhe entend jouer dans la reconstruction de la majorité au sein de l’Union Sacrée.
Car au-delà des ambitions personnelles, c’est l’image même de l’UNC qui vacille. Et lorsque la maison brûle, ce ne sont pas les flammes qui font le plus mal… mais les braises laissées par ceux qu’on croyait des frères.
Emmanuel Kamba









